Hôpital Bicêtre

Visiter un hôpital, drôle d’idée me direz vous ! Bicêtre n’est pas un hôpital comme les autres : le site fut d’abord un hospice pour soldats puis fut dédié à l’accueil des mendiants et vagabonds et accueillis même en son sein une prison. De quoi éveiller ma curiosité … 

Je n’aurais jamais eu l’idée d’aller visiter ce lieu si je n’avais pas trouvé, à l’occasion des journées du patrimoine 2017, une visite guidée organisée par le département. Cette découverte, menée par une guide passionnée et passionnante, n’a d’intérêt que dans ce cadre : le site est avant tout un hôpital et la partie historique du lieu est bien cachée. Je ne peu donc que vous conseiller de participer à l’une des visites organisées par l’office du tourisme en Val de Marne

Historique du lieu

En 1250, le roi Saint -Louis acheta un terrain à Gentilly et y établit un monastère de Chartreux. Cela ne dura que quelques années et sous le règne de Philippe le Bel, Jean de Pontoise, évêque de Winchester, acheta le site et y bâtit un château.  

En 1411, le château fut brûlé lors des guerres civiles sous Charles VI. Devenue un repaire de voleurs, le site fut rasé par le cardinal de Richelieu en 1632 pour y construire un établissement pour soldats invalide. 

L’hôpital & prison

Hôpital Royal de Bicestre
Vue de l’hôpital Royal de Bicestre, J. Rigaud, XVIIIe. Crédit : AP-HP/F.Marin 

Le site fut d’abord un hospice pour soldats estropiés, vieux et caducs. Sous Louis XIV, à partir de 1656, l’établissement fait partie de l’hôpital général de Paris et est affecté à l’enfermement des mendiants, vagabonds et de tous les « indésirables ».

L’endroit accueillait alors la lie de la société, mélangeant indifféremment les indigents, les malades et les criminels : aliénés, escrocs, syphilitiques, assassins, vagabonds et délinquants de toute sorte. On y plaçait notamment les homosexuels pauvres pris en flagrant délit, depuis qu’on avait renoncé à les brûler en place publique. On y fustigeait les prisonniers pour leur faire expier leurs fautes.

La prison, Bicetre
Les cachots de la prison, Bicêtre

C’est à Bicêtre que le tapissier Guilleret a inventé la camisole de force en 1770. C’est aussi là qu’a été effectué, le 17 avril 1792, le premier essai de la guillotine, sur des moutons vivants, puis sur les cadavres de trois vagabonds.

La prison est aussi utilisée comme zone de transit pour le bagne, de 1793 à 1836 (date à laquelle la prison cesse son activité). La mortalité annuelle moyenne de 1815 à 1818 est d’un détenu sur 18,75.

Le puits et réservoir

Bicêtre possède un puits aux proportions gigantesques creusé en 1733 sous la houlette de l’architecte Boffrand (5 m de diamètre pour 60 m de profondeur).  L’élévation de l’eau était alors assurée par des prisonniers et des aliénés avant d’être remplacée par une machine à vapeur en 1855. L’eau était ensuite stockée dans deux immenses réservoirs recouvert de plomb pour assurer l’étanchéité. 

Le bâtiment des réservoirs
Le bâtiment des réservoirs
Le réservoir
Le réservoir
Graffiti révolutionnaire
Graffiti révolutionnaire
Le puit
Le puits

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